3e Scèn'Arts - Ce diptyque, c'est ma cause !

Sujet : Mets-toi en scène avec un élément qui te caractérise particulièrement !

Consignes :

1. Autour de toi et/ou sur toi...

Quel est l’élément qui caractérise le plus tes idées ou une cause importante à tes yeux ? Isole cet élément et photographie-le. Imprime l’image obtenue.

2. Imagine une mise en scène* de toi avec cet élément.
Réfléchis bien à l’arrière plan « décor », l’ambiance, l’éclairage, ta posture, les expressions de ton visage - s’il est visible, ta tenue, etc.) Afin de garder une trace de cette mise en scène, réalise une photo. Imprime l’image obtenue.

L’usage de la photographie te permettra de réfléchir au point de vue (d’où sera prise la photographie : de face ?, de plus ou moins loin ?, par exemples) et à la mise en scène des éléments pour donner du sens à l’image finale ; cette image sera expressive.

3. Assemble (colle) les deux photographies sur un support adapté.

4. Donne un titre à ton diptyque.

Contraintes :

1. Utilise exclusivement les fonctions de base de l’appareil (aucune retouche numérique, ni filtre).

2. Le diptyque obtenu confrontera l’élément choisi et ta mise en scène.

3. La présentation de tes deux clichés doit être réfléchie, soignée et argumentée.

Techniques : photographie et collage.    Support libre.    Durée : 2 séances.

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Référence : Se mettre en scène

Lee Friedlander,Canyon de Chelly, Arizona, 1983  

Ici, le photographe américain Lee FRIEDLANDER recadre son ombre projetée sur un sol désertique et propose une image détournée de lui-même jouant sur des distorsions et des analogies formelles cocasses telle la touffe herbeuse surgissant de son crâne.

Robert Mapplethorpe,

Self-portrait (Autoportrait), 1988,
61x50,8 cm, épreuve au platine,
© Robert Mapplethorpe Foundation. 

Cet ultime autoportrait du photographe américain Robert MAPPLETHORPE utilise les moyens dramatiques du clair-obscur comme dans une œuvre du peintre italien Le Caravage (1571-1610), la frontalité et la fixité du visage émacié qui flotte, découpé brutalement, émergeant de l’obscurité et son parallélisme avec le crâne brandi (sur la canne mortifère) soutenu par le poing ferme - thème de la vanité - offre la vision d’un ultime défi de celui qui sait sa fin proche.

Une apparition, une vanité, une prophétie : on est en 1988, l’artiste a alors quarante et un ans. Il mourra un an plus tard, victime du SIDA, comme beaucoup d’autres cette année là.

Martin Parr, Guadalajara, Mexique, 2003, 28 x 21 cm.

Martin Parr 
Benidorm, Espagne, 1997, 17 x 12 cm, de la série « Autoportrait », épreuve jet d’encre.

Martin PARR est un photographe britannique qui réalise des images kitsch où la mise en scène et l’autodérision occupent une grande place. Ce grand photographe s’est aussi prêté au jeu de l’autoportrait, souvenir depuis les années 1990, qu’il rapporte après chacun de ses nombreux voyages. Il s’est ainsi fait « tirer le portrait » à chaque étape chez un photographe local, adoptant habituellement la même pose et refusant systématiquement de sourire comme l’exige ce rituel, introduisant une note de dissonance dans ces décors aux couleurs clinquantes et ses mises en scènes grotesques et artificielles.

Définitions : *Diptyque se dit pour une œuvre en deux parties. Ces deux parties, quoique séparées, sont indissociables du fait de leur lien. *Mise en scène  : La mise en scène est l'orchestration (la composition harmonieuse) de tous les éléments d'une production scénique (jeu des acteurs, postures, maquillages, costumes, éléments du décor, lumières).